Quand le mouvement Slow Food rencontre le monde des glaces, cela donne Grom, une petite chaîne turinoise qui surfe sur la vague du développement durable et qui commence à se développer à l’étranger. Ingrédients triés sur le volet, concept marketing ultraléché, les glaces Grom sont ce qui se fait de mieux, hors production artisanale.
En mai 2003, dans le centre de Turin, c’était le buzz du moment : un nouveau glacier avait ouvert, proposant de bons produits et rajeunissant le concept. Dans cette ville riche en glaciers historiques (Pepino, l’inventeur de l’esquimau enrobé de chocolat – le « pinguino » italien – et Fiorio, présent depuis le XVIIIe siècle), l’irruption d’une nouvelle star du gelato fit grand bruit. Depuis, plus de trente succursales Grom ont ouvert, en Italie mais également à Tokyo, Malibu, New York et… Paris.
Le concept Grom, c’est une glace faite « à l’ancienne » avec des ingrédients de qualité produits dans des conditions compatibles avec les principes du Slow Food et du développement durable. En 2007, Grom a acheté Mura Mura, une exploitation de huit hectares dans la région d’Asti, pour y planter des variétés anciennes de fruits, cultivés selon les normes de l’agriculture biologique.
Au-delà de ce joli concept marketobobo, que valent les glaces Grom ? Les Doudes, méfiants comme des belettes, sont allés enquêter au péril de leur taux de cholestérol. Côté parfums, rien à redire, nous sommes dans les grands classiques des gelati, déclinés selon la provenance des matières premières : noisettes Tonda Gentile delle Langhe (les Langhe sont une région du Piémont située autour de Barolo), citrons Sfusato Amalfitano (à côté de Naples), pistaches de Bronte (ville qui s’étend au pied de l’Etna), pêches de Leonforte (à côté d’Enna, également en Sicile), etc.
Côté glaces, la qualité est au rendez-vous même si, pour l’une des Doudes, on est un peu trop dans le produit calibré pour le goût général. Texture crémeuse sans être trop grasse, parfums bien dosés, mais on n’est pas dans la production artisanale à la Pozzetto. Peut-être est-ce l’environnement marketing superléché qui influence le jugement. Chez Grom, tout est pensé avec un œil sur le concept : coupes en papier certifié Forest Stewardship Council ; cuillères en Materbi, une sorte de plastique biodégradable produit à partir d’amidon de maïs et d’huiles végétales ; sorbets préparés à l’eau de source Lurisia ; etc.
Si vous passez par Turin, deux autres glaciers, plus artisanaux, valent vraiment le détour : Alberto Marchetti (où l’on peut déguster une délicieuse glace à la farine de maïs grillé, la farina bonna, ou au bonèt, un flan cacao-amaretti typique du Piémont) et notre préféré, Mondello, un microglacier sicilien à la diabolique glace au miel et au safran.
Grom à Paris : 81, rue de Seine – 75006 Paris.
Les quatres Grom turinois.
Pepino – Piazza Carignano, 8 – Torino, Italie.
Fiorio – Via Po, 8 – Torino, Italie.
Alberto Marchetti – Corso Vittorio Emanuele II, 24 bis – Torino, Italie.
Mondello – Piazza Emanuele Filiberto, 8 – Torino, Italie.